Réalisés entre 1423 et 1430, les vitraux du chœur de la collégiale, avec huit verrières de 15m de haut, sont de grandioses témoins de l’art de la peinture médiévale sur verre.

Elles impressionnent par leur qualité artistique. La puissance des couleurs soutient la comparaison avec celle des cathédrales de Tolède et de Séville.

En dépit des vicissitudes de l’histoire et des intempéries, 60 % des vitraux d’origine sont toujours présents.

Hélas l’agression grandissante de la pollution conduit à un inexorable délabrement que nous devons stopper.
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Protection et restauration des vitraux

Une analyse de l’état des vitraux était le préalable indispensable pour confirmer l’état d’urgence et cerner les enjeux d’une démarche de conservation et de restauration.

Suite à l'appel d'offre engagé par la Fondation, une étude de diagnostic et de programmation a été réalisée et présentée en mai 2024. L'étude estime le montant des travaux à 4 200 000 € HT et permettra de désigner le maitre d'œuvre en 2025.

L’étude de diagnostic des vitraux de la collégiale de Thann

Réalisés entre 1423 et 1430, les vitraux du choeur, avec ses huit verrières de 15m de haut, représentent un des plus vastes ensembles de vitraux du
XVe siècle conservés en Alsace. Restaurés par Maréchal et Gugnon de Metz en 1845, puis par Jean Gaudin en 1919-1920, ils se sont considérablement détériorés depuis 1944 sous l’effet de la pollution.
L’étude de diagnostic des vitraux menée par le cabinet d’architecte Richard Duplat, en groupement conjoint avec le cabinet Ecovi, économiste de la construction et la Manufacture Vincent-Petit, spécialiste du patrimoine vitrail, aide à mieux comprendre pour mieux chiffrer les travaux nécessaires.
Le diagnostic se décline en 3 phases.

  • La première phase de l’étude consiste à documenter et numéroter les baies et les panneaux.
    Les baies sont numérotées selon les règles édictées par le Corpus Vitrearum, appelé aussi Corpus Vitrearum Medii Aevi (Corpus des vitraux du Moyen Âge), qui est un organisme international regroupant des historiens du vitrail. Fondé en 1952, il travaille au recensement et à l’étude des vitraux.
  • La deuxième phase dresse le catalogue des altérations.
    Un échafaudage mobile a été monté dans le choeur pour photographier sous différentes lumières chaque panneau de vitrail. Pour l’extérieur ou pour certains endroits inaccessibles, un drone a été utilisé par le photographe, Christophe Deschanel. À partir de ces prises de vue et des photos
    d’archives, des fiches ont été élaborées, afin d’établir une évolution des altérations, mais aussi pour identifier, panneau à panneau, l’iconographie précise de ces vitraux.
  • La troisième phase : les préconisations.
    L’enjeu est de stopper les altérations des vitraux, leur redonner une bonne visibilité et les protéger, afin de les transmettre aux générations futures.
    Le protocole de restauration adopté respecte le geste original du créateur et intègre la compréhension des matériaux.

Les principales étapes :

  • La dépose précautionneuse et sous ventilation assistée des 403 panneaux, pour permettre le nettoyage, le retrait éventuel des patines,
    la suppression des plombs de casse (plomb de restauration) gênants, le collage des casses, la restauration du réseau des plombs, le comblement
    des lacunes.
  • Une importante modification des serrureries pour accueillir les verrières de protection.
  • La fabrication d’une serrurerie de construction préventive pour les vitraux anciens posés en avant des baies.
  • La mise en place d’une verrière de doublage qui devient la paroi étanche de l’édifice. L’ensemble verrière de doublage/vitrail crée une protection
    vis-à-vis des intempéries et de l’eau de condensation. Ainsi les vitraux seront conservés dans un nouveau climat, à la température de l’air intérieur de l’édifice et ne subiront plus les agressions atmosphériques.

Le chiffrage : L’ensemble des travaux de restauration de vitraux, de conservation préventive, de maçonnerie-taille de pierre, de restauration des sculptures,
y-compris échafaudage intérieur et extérieur, est envisagé en trois tranches pour un montant global de 4 200 000 € HT.